Ecole d'été de Didactique des Mathématiques

18-25 août 1999
Houlgate

Thème 3
Preuves, démonstrations et
écritures en mathématiques

Organisateur: Robert Noirfalise

Responsable scientifique: Viviane Durand-Guerrier

Résumés des cours

Cours n°1 Gilbert Arsac

Reprenant les distinctions classiques entre preuve et démonstration, on s'attachera à l'étude de la démonstration dans la tradition mathématique occidentale, c'est-à-dire successivement grecque, arabe, européenne, car elle est à l'origine de toute la pratique mathématique actuelle.
   La démonstration peut s'envisager sous son aspect formel (respect de certaines règles) ou sous son aspect accord social. On examinera le lien a priori entre les deux. Dans l'histoire des mathématiques occidentales (ceci inclut la tradition arabe), deux modèles ont marqué successivement: celui de la démonstration euclidienne (jusqu'au dix-huitième siècle au moins, et plus tard en ce qui concerne l'enseignement) puis le modèle hilbertien. Dans les deux cas, il s'agit d'un modèle que l'on ne respecte pas toujours dans la pratique mais, présenté comme un idéal (démonstration à la manière des Anciens, puis formalisée). Lorsqu'on ne respecte pas ce modèle, c'est-à-dire dans la plupart des cas, on affirme, souvent de façon peu vraisemblable qu'on pourrait le faire, à condition d'y passer du temps. En général, le respect du modèle est lié à certains contextes mathématiques particuliers: la géométrie pour Euclide, et pour Hilbert, à nouveau la géométrie mais aussi la théorie des ensemble, la logique formelle.
   Le modèle euclidien à travers la géométrie élémentaire, continue à jouer un grand rôle sur le plan de la démonstration, pas seulement en France. Ceci justifie un éventuel retour plus détaillé sur ce modèle, ses raisons, ses limites. Cette étude sera liée au travail de Hilbert dans la mesure où l'axiomatique géométrique hilbertienne peut être un outil d'analyse du corpus euclidien.
   L'insistance sur l'exemple géométrique et l'oubli systématique du rôle du calcul incitent à examiner également à l'opposé la démonstration dans les livres arithmétiques d'Euclide et chez Diophante puis dans l'analyse occidentale. L'exemple des fondateurs du calcul différentiel, Newton et Leibniz, sera particulièrement étudié, on examinera ensuite l'effet sur l'analyse de la "crise des fondements" particulièrement importante dans la mesure où elle vise en particulier à traiter mathématiquement et non pas philosophiquement le problème de la démonstration.
   Toute démonstration est écrite. On examinera de ce point de vue la démonstration euclidienne et le rôle que joue dans son apparition l'écriture alphabétique, et simultanément la logique sous-jacente à la langue. Chez Hilbert on trouve à la fois une pratique de la démonstration traditionnelle, voisine de celle d'Euclide, une pratique dans laquelle les objets mathématiques sont formalisés mais manipulés au moyen de la langue courante et de sa logique, et enfin une théorie dans laquelle mathématiques et logique sont formalisées. Ceci conduit plus généralement à l'étude des liens entre logique et démonstration.

Cours n°2 Nicolas Balacheff

Les rapports entre preuve et démonstration sont bien contrastés dans les recherches en didactique développées en langue romane, en revanche le clivage est moins nettement marqué dans d'autres contextes d'expression et de thématisation de la recherche. Nous interrogerons ces différences en prenant pour point de repère quelques travaux significatifs dans le champ international. Les résultats avancés par ces recherches manifestent le développement d'une problématique sur l'axe argumentation-démonstration, plus que sur l'axe preuve-démonstration. En fait, on peut remarquer que l'on retrouve, dans la sphère d'expression romane, ce renforcement de la problématique argumentation-démonstration. Toutefois, comme nous le discuterons, cette convergence n'est probablement que superficielle (les conceptions sous-jacentes de la preuve et des mathématiques ne sont pas de même nature). Nous concluerons cette première partie du cours par un examen des rapports entre preuve et démonstration, et la proposition de travaux que l'on peut envisager pour progresser dans leur compréhension.
   C'est sur le terrain de l'écriture, comme organisation des signes dans l'espace d'un support de médiatisation, que l'on a parfois cherché à résoudre les problèmes de l'enseignement de la démonstration. Un exemple particulièrement net est celui du format de la "preuve sur deux colonnes" dans l'enseignement de la géométrie aux Etats-Unis. Les recherches dans ce domaine ont suivi deux voies assez différentes, soit que l'on ait considéré l'écriture comme le moyen de révéler la spécificité de la démonstration comme texte, soit que l'on ait privilégié une problématique de la démonstration comme discours dont l'objet est la validité d'un énoncé. Nous examinerons, dans la seconde partie de ce cours, les travaux réalisés dans ces deux directions de recherche et les problématiques de la démonstration qui leurs sont sous-jacentes.
   Enfin, parce que les environnements informatiques permettent d'échapper à la réduction des premiers apprentissages de la géométrie à ceux d'une calligraphique particulière, nous ouvrirons le thème proposé pour ce cours aux recherches que l'on peut rattacher au slogan "proofs without words" et à la question des problématique de la preuve dans les environnements informatiques de génération et de manipulation d'objets graphiques (géométrie dynamique, grapheurs, etc.).

Cours n°3 Raymond Duval

Ecrire pour découvir ce qu'est une démonstration
Dans ce cours nous nous proposons d'expliquer pourquoi l'écriture de textes de démonstrations est un moment essentiel dans l'apprentissage ou dans la découverte ce que c'est que démontrer. L'analyse des processus cognitifs spécifiques d'expression que l'activité d'écriture implique sera donc au centre du cours. Cette analyse sera conduite par rapport au fonctionnement discursif propre à tout raisonnement déductif valide et à son insertion dans un corpus théorique de propositions déjà démontrées. Cela nous montrera que les textes de démonstration, davantage peut-être que dans les autres disciplines, ne peuvent pas être séparés de l' activité d'expression écrite.
   Nous partirons de l'existence de deux pratiques totalement différentes de l'écriture: l'une que nous appellerons "transcrire" et l'autre "écrire". La première reste entièrement dans le champ d'une pratique de l'expression orale ou peut en être que la simple reprise, et l'autre au contraire s'en affranchit. Ces deux types de pratiques ne répondent pas aux même fonctions, aux mêmes tâches cognitives et ne se manifestent pas à travers les mêmes formes d'activité. Et un très rapide rappel de certains des résultats des études psychologie cognitive centrées sur le traitement de l'information, suffira à montrer la différence de fonctionnement cognitif impliqué par ces deux pratiques. Toute cette analyse introductive sera faite uniquement dans le but de mettre en évidence l'enjeu d'un passage d'une pratique orale de l'expression, directement prolongée par un "transcrire" (il n'y a plus qu'à rédiger) à une pratique écrite de l'expression.
   La question pourquoi c'est dans l'écriture que l'on peut prendre conscience du fonctionnement d'un raisonnement valide et découvrir ce qu'apporte une démonstration pourra alors être abordée de front. Nous attacherons à deux points essentiels suivants :

1. Tout discours mathématique, au moins dans les mathématiques enseignées ou mêmes exposées, enchevêtre plus ou moins et selon des proportions très variables, deux discours : un discours "opératoire" et un discours "commentaire" (nous éviterons ici le terme "explicatif" dont l'emploi ici peut être équivoque ), ce discours opératoire pouvant d'ailleurs être aussi bien fait dans le registre de la langue naturelle que dans ceux d'écritures symboliques.

2. Il y a plusieurs niveaux d'articulation du sens en langue naturelle qui ne peuvent pas être pris en compte lors de l'expression orale (aussi bien en position de locution qu'en position d'écoute) mais seulement au niveau de l'expression écrite. Et la prise de conscience de l'organisation discursive propre à tout raisonnement valide, ainsi l'accès au niveau du corpus théorique des propositions implique que l'on ait discriminé ces différents niveaux d'articulation et que l'on soit mesure de les prendre spécifiquement en compte.

Nous pourrons alors aborder le problème de savoir comment faire faire aux élèves ce passage du transcrire à l'écrire. Ce problème présente deux aspects. L'un est relatif au textes de démonstration en tant que produits destinés à être autonomes par rapport à l'activité d'expression. L'autre est relatif aux attitudes des élèves devant le coût important que l'activité d'écriture semble exiger, du moins au départ. Le premier aspect recouvre des questions formelles (que doivent-ils énoncer ? de quelle manière ?..) de questions mathématiques d'interprétation (la détection des lacunes qui ne doit pas être mise sur le même plan que celle des dysfonctionnements) et des questions proprement didactiques (quelles exigences selon le moment de l'apprentissage). Le second aspect recouvre la détermination de situations qui vont permettre aux élèves d'entrer dans la pratique de l'expression écrite ( les variables relatives aux registres de représentation, la prise en compte des échelles de temps dans l'activité, les objectifs assignés à la rédaction..).

Présentation des ateliers et des T.D.

1.
Gilbert Arsac et Viviane Duran-Guerrier

Démonstration et quantification existentielle
On se propose de regarder sur qelques exemples de démonstrations existentielles ou de démonstrations utilisant des théorèmes existentiels en mathématiques quel niveau de rigueur semble être considéré, suivant les cas, comme acceptable en premier et second cycles universitaires scientifiques. On comparera avec ce que pourrait être une preuve acceptable conformément aux normes du calcul des prédicats (en référence par exemple aux règles de Copi). On essayera de mettre en évidence ce qui remplace dans le discours de l'enseignant et/ou de l'étudiant " la logique absente ", et on s'interrogera sur la confiance que l'on peut accorder aux contrôles qui sont ainsi exercés.
   Le travail de réflexion sera amorcé par l'analyse effective par les participants d'une démonstration existentielle de niveau fin de lycée, début d'université ; l'objectif étant de permettre aux participants de prendre connaissance de nos outils d'analyse afin de pouvoir les discuter.

N.B. Ce qui sera présenté correspond à un travail en cours.

2.
Paolo Boero

Choix des thèmes de travail et des tâches pour l'approche aux théorèmes
Dans la resolution d'un probleme convenablement choisi dans un domaine d'experience convenable, l'enseignant peut s'appuyer sur des comportements spontanees des eleves dans ce domaine d'experience pour realiser la mediation de certains elements importants de la culture des theoremes (comme la généralite et la conditionnalité de l'énoncé, la nécessité d'une théorie de référence pour la démonstration, le caractère déductif de la démonstration). On sollicitera une discussion sur le contenu mathematique des activités d'approche aux théorèmes que differents équipes italiennes réalisent dans des domaines d'expérience ou les référents physiques (ombres du soleil, machines communes...) constituent le terrain initial de la production des conjectures et de la construction des demonstrations".

3.
Patrice Delegue

Production d'écrits dans la conduite díun raisonnement
Des professeurs stagiaires PLC2 sont conduits à produire plusieurs raisonnements ou à examiner des réponses publiées à propos d'un problème donné. Une des difficultés est d'examiner ce qui sous-tend ces raisonnements et d'examiner leurs relations. L'utilisation de segmentations et de la production de sous-figures peut les aider à faire ce travail. Je propose de traiter des exemples sur des exercices de géometrie élémentaire en évoquant les difficultés et les résultats des professeurs stagiaires dans ces productions.
   Nous étudierons aussi un autre travail; celui-ci est proposé aux professeurs stagiaires des écoles: il 'íagit, en leur faisant analyser divers textes d'articuler ou de produire en référence à une figure proposée dans un manuel de l'école, de leur faire prendre conscience de la composition de cette figure, c'est à dire des relations géométriques que les sous-figures entretiennent.

4.
Jean-Philippe Drouhard et Maryse Maurel

Fonctions didactiques du récit et expérience de la nécessité
Dans notre theorie, de même que nous separons "connaissances locales" pour le sujet et "savoir mathematique", nous placons l'argumentation du cote du sujet et la preuve du côte des mathematiques. Argumentation et preuve permettent d'etablir à des degrés divers et de maniere différente le caractère nécessaire des énoncés mathematiques (voir atelier CESAME-GECO de EE-9, page 70 des Actes).
   Nous montrerons a travers deux expérimentations, l'une en Seconde, l'autre en DEUG, ce que l'on peut saisir de l'expérience de la nécessiée qui se construit peu a peu dans l'histoire du sujet.

5.
Raymond Duval

Comment analyser un texte de raisonnement ?
Il y a deux problèmes méthodologiques majeurs dans l'analyse des textes et des discours. Le premier est celui de leur segmentation en unités pertinentes. Le second est celui des traitements qui peuvent être effectuées sur le corpus de données ainsi constitué et sur le type d'information que l'on peut légitiment en retirer. Ce sont ces deux problèmes que nous aborderons pour les textes de raisonnement, c'est-à-dire pour les textes de démonstration et pour ceux d'argumentation. Bien que l'on travaillera surtout sur des textes de démonstration, nous distinguerons les procédures d'analyse communes à tous les textes de raisonnement et celles spécifiques à chacun de ces deux types de raisonnement. Nous aborderons enfin la question des différents usages qui peuvent être faits d'une analyse méthodique des textes de raisonnement et de leur intérêt : étude de manuels ou de discours d'enseignants, étude de l'évolution des élèves, étude des "ponts" entre le raisonnement et les différents regards sur une figure de départ, dans le cadre des problèmes de géométrie.

6.
Marie-Agnès Egret

Problemes d'ecriture de demonstration par des eleves de lycée.
Le but de cet atelier est de mettre en évidence les difficultés des élèves dans la phase d'écriture des démonstrations.
   Pour cela, nous regarderons des textes rédigés par des élèves et des enseignants a propos d'exercices d'arithmetique.
   Nous nous demanderons quelle signification donner aux erreurs rencontrées.

7.
Patrice Gibel

Etude de différents types de raisonnements utilisés par les enseignants et par les élèves dans la relation didactique en mathématiques à l'école primaire.
   Les différentes formes de raisonnements des élèves seront étudiées dans le cadre de la théorie des situations de Guy Brousseau. Le schéma de la structuration du milieu nous fournira un outil pour analyser les raisonnements des élèves, lorque ces derniers sont en situation a-didactique.

8.
Patricio Herbst

Produire et enseigner la démonstration dans les classes de mathématiques aux Etats-Unis
Cet exposé se divise en trois parties. Dans une première partie, je présenterai le développement historique de la démonstration dans l'enseignement aux Etats-Unis d'Amérique. En particulier, je décrirai les conditions qui ont assuré la viabilité, du point de vue des enseignants, du format de la preuve sur deux colonnes, comme outil de preuve et d'enseignement de la preuve. Dans une deuxième partie, je présenterai quelques recherches sur la preuve réalisées aux Etats-Units. En particulier, des études sur les conceptions des élèves à propos de la preuve (Harel & Sowder), des conceptions des enseignants sur la démonstration, et des normes d‚argumentation dans la classe (Yackel & Cobb) seront examinées dans la perspective de leur contribution à la conceptualisation du rôle du maître. Dans une troisième partie, je présenterai mon travail de thèse dans le cadre duquel j‚ai proposé de conceptualiser le travail de l‚enseignant comme la juxtaposition de deux jeux : un jeux mathématique et un jeux didactique qui sont régulés par des systèmes de normes différents qui sont à la base de la négociation d'un probable contrat didactique qui permet l'existence de situations de preuve.

9.
Vanda Luengo

L'apprentissage de la preuve et le logiciel Cabri-Euclide.
Dans un premier temps, je présenterai le logiciel Cabri-Euclide, en montrant quelles analyses didactiques ont étés prises en compte dans sa conception.
   Nous travaillerons ensuite sur la comparaison des preuves d'élèves produites sur papier et la reproduction avec Cabri-Euclide. Cela nous permettra d'étudier la distance des deux démarches et de mettre en évidence les contraintes imposées par les deux approches.

10.
Alessandra Mariotti

Le problème de la construction peut engager des significations différentes selon la relation -- implicite ou explicite -- qui s'établit entre le dessin et la figure géométrique. Le sens théorique d'un problème de construction ne se présente pas immédiatement, au contraire, l'aspect pratique du dessin prend le dessus sur le monde des théorèmes géomètriques.
   Dans l'analyse que l'on va proposer on essaiera de décrire comment on a organisé the "champ d'expérience des constructions géométriques dans le micromonde Cabri" pour realiser le passage du niveau pragmatique au niveau théorique de la construction. L'interaction avec la machine a lieu par l'intermédiaire de commandes d'un "menu" et reflète une intention qui est en même temps figurative et conceptuelle: la figure de Cabri peut être contrôlée seulement par le contrôle conceptuel des relations géométriques qui la déterminent. Par conséquent, la résolution des problèmes de construction avec Cabri comporte non seulement l'utilisation des capacités de ce logiciel, mais aussi l'acceptation du système "logique" qui prévoit la solution d'un problème de construction de son intérieur. En d'autres termes, la validation d'un problème de construction posé dans un environnement Cabri, doit être compris en termes de "figures de Cabri". Ce critère de validation, qui ne dépend pas de l'aspect du produit même, mais au contraire en est complètement indépendant, peut être accepté et utilisé seulement à la condition que l'attention soit détournée du dessin produit et focalisée sur le procédé même de construction.
   Le problème de la construction, tel qu'il est posé et résolu en environnement Cabri prend une signification nouvelle par rapport à ce qui apparaît spontanément. Du point de vue du parcours didactique suivi dans l'expérimentation, l'évolution du sens de la construction géométrique correspond à l'introduction des étudiants dans le monde théorique de la géométrie: la comparaison entre la construction acceptable et la proposition démontrée dans la théorie se présente comme un "axe portant" de l'expérience éducative, sur laquelle notre travail didactique se concentre.
   Afin de percevoir le statut théorique du problème de la construction, la référence au micromonde Cabri-géométre et à ses caractéristiques spécifiques est apparue être déterminante: la machine a sa propre logique qui peut être dominée et être rendue explicite. La tentative de chercher une justification dans le micromonde (dans ce cas un sous-ensemble particulier des commandes de Cabri), c'est-à-dire une solution dans le système des propriétés établi avec les étudiants, est le résultat de l'activité au sein de laquelle le sens théorique d'une construction émerge. En accord avec ce changement de signification du problème de la construction on s'attend à ce que la signification de la "justification" change elle aussi, ce qui donnera la base pour le développement de l'idée de justification théorique et, en général, de théorème.

11.
Pilar Orus

Une contribution à l'étude des processus de validation: l'argumentation et le raisonnement à l'école primaire
Ce travail approfondi l'étude sur le raisonnment des élèves dans la relation didactique, abordé dans notre thèse en 1992, en utilisant deux nouveaux axes d'analyse:

- Le rôle des ostensifs dans l'analyse de certains aspects du travail logique des élèves dans l'argumentation, le raisonnement et dans la gestion du contrat didactique , travail que nous avions juste ébauché à la IX école d'été avec M. Bosch.

- La thèse de Durand-Guerrier (1996), selon laquelle la logique de référence pertinente pour analyser le raisonnement mathématique est le calcul des prédicats , et particulièrement ses apports sur les énoncés contingents.

A l'aide de ces nouveaux outils nous allons revisiter différentes tâches proposées dans les situations et jeux sur la logique et la classification que nous avions élaborées et observées au COREM.
   Dans ce travail, nous allons montrer quelques exemples de négociation didactique dans la scolarité obligatoire, de l'écart supposé entre la logique naturelle et la logique formelle, entre l'argumentation et les preuves.

12.
Jullien Rolland

Les mathématiques discrètes au service de l'apprentissage de la modélisation et de l'implication
Nous questionnons le rapport à la preuve à partir des deux entrées que sont la modélisation et l'implication. Nous commençons par montrer comment l'activité de modélisation, fondatrice au plan scientifique, se réduit au mieux à unexercice de "traduction" d'un modèle (dont l'énoncé fournit la description) à un autre (suggéré par la notion à l'étude), et dont l'établissement par simple "complétion" est seul à la charge de l'élève. De cet état de faitdécoule une incapacité à modéliser sans s'appuyer sur des types canoniques et des stratégies adaptatives (comme la reconnaissance de marqueurs langagiers au sein de l'énoncé).
   Nous nous intéressons alors à l'implication et plus précisément à la distinction entre Condition Nécessaire et Condition Suffisante. Des études empiriques, nous permettent de montrer l'apparente détresse devant laquelle les étudiants semblent plongés face à des exercices de logique élémentaires, détresse qui trouve une première explication avec l'analyse des programmes et manuels.
   Nous proposons alors, à partir d'exemples, de montrer le lien qui se noue entre modélisation et distinction CN/CS à travers la gestion de l'information et de vérifier la pertinence de situations issues des mathématiques discrètes pour travailler ces notions.